Enfants victimes de violences, quelles qu'elles soient… quand la société détourne le regard, les enfants paient le prix

Protéger les enfants contre les violences sexuelles n’est pas seulement un devoir moral : c’est une urgence vitale pour notre société. Depuis plus de vingt ans, j’ai été témoin de drames indicibles, d’enfances brisées, de mères courageuses injustement stigmatisées. Cet engagement m’a profondément marquée et continue d’animer ma volonté d’agir. Élue Maire de Meylan, je transformerai cette expérience en actions concrètes : écouter, accompagner, protéger. Parce qu’aucun enfant ne doit grandir dans la peur, et parce qu’une société qui détourne le regard n’a pas d’avenir.

Que faisons-nous pour protéger nos enfants contre les violences sexuelles ? Que faisons-nous pour soutenir les mères victimes de violences physiques, psychologiques et, trop souvent, institutionnelles, comme le rappelle régulièrement l’ONU ?

Au début des années 2000, alors que je présidais la crèche des Mouflets que j’avais fondée à Corenc avec quelques parents, j’ai rejoint le combat d’Éva Thomas, fondatrice de OS Inceste , d’Hélène Marce, avocate, du juge Porchy, et de mon amie Nathalie Sanz.

Révoltée par le silence de la loi, j’ai participé à la rédaction d’une proposition visant à renforcer la protection des enfants face aux violences sexuelles. Cette initiative, portée par la députée Anne-Marie Comparini en 2004, avait pour ambition de faire reconnaître l’inceste dans la loi. Mais ni les parlementaires, ni la société française n’étaient alors prêts à affronter ce sujet.

Cet engagement de plus de dix ans m’a profondément marquée. J’ai vu de près des situations d’inceste, de violences sur mineurs, de pédocriminalité. J’ai vu aussi comment des mères protectrices, au lieu d’être soutenues, étaient stigmatisées, traitées de manipulatrices, de folles, d’hystériques. Face à tant d’injustices, j’ai fini par prendre du recul, tant l’accumulation de drames devenait insoutenable.

La vie m’a personnellement préservée de cette violence. Je sais, au plus profond de moi, que si j’avais dû protéger mon enfant, je n’aurais jamais eu la retenue et la dignité de ces mères résilientes. Elles sont pour moi des héroïnes, inspirantes, admirables. Leur force m’impressionne, encore aujourd’hui.

Vingt-cinq ans plus tard, je reste attentive à ces destins fracassés, à ces vies brisées trop tôt. Je lis la presse, je rencontre des mamans qui vivent l’indicible. Leur énergie titanesque pour que la vérité soit entendue m’impressionne. Elles rappellent à chacun de nous que protéger l’enfance n’est pas une option : c’est un devoir.

Je refuse que leur combat reste isolé. En tant que Maire de Meylan, j'agirai avec force avec mon équipe et les agents municipaux, nous serons à l’écoute et dans l’accompagnement, toujours dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Je mettrai en place dans chaque établissement scolaire, et ce dès notre élection, les boîtes aux lettres de l’association Papillon, pour que la parole des enfants puisse s’écrire, se dessiner, se confier en toute impartialité et bienveillance.

Cela ne suffira pas. Nous renforcerons, la formation des personnels éducatifs et périscolaires, développerons des actions de sensibilisation dans les écoles, et nouerons des partenariats avec les associations spécialisées. Nous devons donner aux enfants des espaces sûrs où s’exprimer, et aux familles un véritable soutien dans leur combat pour la justice et la protection.

Je veux agir avec force et faire en sorte que Meylan soit une ville protectrice, attentive et exemplaire, où chaque enfant compte, et où aucune souffrance ne reste dans l’ombre que chaque enfant puisse grandir en confiance, protégé, entouré, respecté. Parce qu’aucune douleur d’enfant ne doit jamais rester dans l’ombre.

Une société qui détourne le regard et ne prend pas soin de ses enfants n’a pas d’avenir.